7 mars 2010
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Le « népotisme », on en parle beaucoup en ce moment à propos du fils Sarkozy : ça consiste à placer ses potes à des postes où ils ne seront que des potiches. Des emplois postiches en somme. Mais des salaires bien réels et garnis, eux.
Plus sérieusement, népotisme vient de nepos, nepotis qui signifie « neveu » ou « petit-fils » en latin (les Romains n’étaient pas beaucoup plus rigoureux en généalogie qu’en mathématiques), et s'est particulièrement développé à la fin du Moyen Age et à la Renaissance, au Vatican et à Rome, où les papes et cardinaux confiaient à leurs "neveux" (en réalité souvent leurs fils naturels, car à cette joyeuse époque, on cachait à peine ses maîtresses) des charges stratégiques et grassement rémunérées dans l'Eglise ou les principautés italiennes.
Le népotisme, au sens large, désigne donc la tendance, pour les puissants (en l'occurrence notre président), à placer les membres de leur famille et leurs petits protégés à des postes où ils ne devraient pas être, parce qu’ils n’ont pas les compétences pour les assumer.
Or la société républicaine est fondée toute entière sur le mérite : il faut faire ses preuves.
Qu’évoque alors ce privilège de naissance ? Les républiques bananières corrompues jusqu’à la moelle où nul ne semble avoir intégré l’idée d’un Etat universel qui transcende les intérêts d’un clan. Et l’Ancien Régime.
N’a-t-il jamais lu Le Mariage de Figaro, publié par Beaumarchais 11 ans avant la prise de la Bastille ?
« Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. »
Et puis, que fait-il, à 23 ans, en 2ème année de droit ? Il a beaucoup redoublé, non ? A moins qu’il n’ait dû travailler de nuit au fast-food pour payer ses études. Ah, la précarité, vous savez…
Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 23 octobre 2009