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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 10:00
http://www.istitutodatini.it/schede/datini/img/saluti.jpg

Le 20 mars 1342, Philippe VI de Valois instaure la gabelle. Vous savez, cet impôt qui vous obligeait, pauvre manant que vous auriez sans doute été à l’époque, à acheter une quantité minimale de sel à un prix fixe. Le sel étant alors la seule façon de conserver les aliments, il constituait un enjeu majeur et faisait l’objet d’un monopole royal. Un peu comme si EDF vous avait contraint d’acheter une quantité minimale d’électricité chaque mois. Le sel joua même parfois le rôle de monnaie et de salaire (=ration de sel), et la gabelle existait déjà dans la Rome antique. 
Mais c’est à la Guerre de Cent ans que l’on doit la réinstauration officielle et définitive de cet impôt par le roi Philippe VI de Valois. Car ce conflit sans fin réduit peu à peu le territoire français et le trésor royal à une peau de chagrin, et rien ne coûte plus cher à un pays que la guerre. Demandez aux Américains et à Bush combien l’Etat fédéral s’est endetté pour aller semer le chaos à l’autre bout du globe.
Il fallait donc bien trouver un moyen de taxer davantage le bon peuple des paysans et des bourgeois. On appela même « Greniers à sel » les ancêtres des tribunaux administratifs.
Et cet impôt, ô combien impopulaire, perdura jusqu’à la Révolution, rebaptisé « la ferme » au siècle de Louis XIV par Colbert, grand administrateur devant l’éternel qui réorganisa sa collecte. Il suscita une constante contrebande et de nombreuses révoltes, réprimées toujours avec tact et délicatesse par les soldats du roi.
Mais qu’on se garde de lui comparer le bon fisc d’aujourd’hui : la différence entre l’impôt d’Ancien Régime et l’impôt de la République, c’est que le premier déshabille le Tiers Etat pour habiller la noblesse, alors que le second est censé redistribuer les richesses et construire infrastructures et service public… Non ?


Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 20 mars 2009


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Anne Paulerville

  • : La danse du sens
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Il paraît que le sens peut danser sur les mots


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Ces textes furent rédigés pour une presse dite populaire : la prise en compte du lectorat limite donc l'usage des références culturelles et des figures stylistiques.



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