28 février 2010
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La signature de la véritable Reddition de la Wehrmacht, c’est à Reims, le 7 mai, que ça se passe.
Après cinq mois de rénovation et de remise aux normes, le Musée de la Reddition a rouvert ses portes fin avril et accueille les visiteurs gratuitement les 7 et 8 mai pour commémorer l’armistice.
Il y en a, dans les campagnes, de ces anciennes écoles communales désaffectées qui se recyclent en musées fleurant bon la nostalgie de l’encre violette et des plumes Sergent Major. Mais si ce que les Alliés appelaient "la petite école de brique rouge" et qui fut rebaptisé depuis le lycée Roosevelt est devenu un musée en 1985, c’est que l’Histoire y est entrée par la grande porte.
Car si l’Europe entière célèbre l’armistice le 8 mai, c’est pour obéir à un caprice de Staline, qui tint absolument à ce qu’une seconde capitulation soit signée à Berlin et remise entre les mains de son Armée Rouge. Non content d’avoir privé des millions de ses compatriotes de la vie et de la liberté dans ses goulags où il offrait avec générosité le gîte, le couvert, l’activité physique et la rééducation mentale, il prive aussi notre belle cité des sacres de l’occasion de figurer dans les livres d’histoire pour de plus exaltantes raisons que pour son vin qui pique et son huile qui oint les fronts royaux.
Parce que l’authentique, la véritable Reddition, c’est à Reims, la veille, entre les dernières heures de la nuit et les premières du jour, qu’elle fut signée, par le général Alfred Jodl commandant les troupes allemandes sur le front de l’Ouest. C’est là, dans la salle des professeurs devenue salle des cartes depuis que l’état major des troupes alliées y a établi son quartier général en février, que David Dwight Eisenhower, chef suprême du corps expéditionnaire allié en Europe et futur président des Etats-Unis, reçut la Reddition sans conditions de la Wehrmacht.
Il faut dire qu’une semaine exactement après le suicide de son Führer, le Troisième Reich décapité ne voyait plus bien ni pourquoi ni comment il pourrait continuer à entretenir sa fureur.
Un lieu à (re)découvrir donc, avec l’émotion que provoque le souvenir des effroyables abominations auxquelles ce jour mit fin.
Publié dans l'Union sous nom marital le 6 mais 2009