7 mars 2010
7
07
/03
/mars
/2010
14:02
Chacun son camp. Il y a ceux qui y entrent d’un pas décidé, dans cette rentrée, et ceux chez qui elle entre par effraction. Ceux qui lui rentrent dedans, façon bélier cognant avec enthousiasme à la porte de l’année qui commence ; et ceux qui y sont projetés, bousculés sans ménagement comme un acteur amnésique sur la scène du théâtre. Ceux qui ont oublié leur texte et leurs habitudes, ceux dont les retours de vacances ressemblent à des retours de manivelle : quand tout ce qui n’a pas été fait au départ ne l’est curieusement toujours pas au retour (factures et paperasses en retard, maison en désordre, bonnes résolutions toujours à l’état de dossier classé sans suite,…).
Il y a aussi ceux que le sort s’amuse à assommer même quand ils ont tout planifié, dans leur joli agenda tout neuf : la porte du congélateur qui prend un malin plaisir à rester entrouverte la veille du jour J et vous laisse au petit matin une mare à éponger à l’heure de se mettre sur son 31 ; la voiture oubliée quelques semaines qu’on retrouve à la fourrière quand on a prévu d’arriver une demi-heure en avance et qu’on finit par courir en retard derrière un bus,…
Voilà le pas gai pour ceux qui rament.
Mais il y a le gai, pourtant : le bonheur de rentrer en son foyer, de vider son sac du moindre grain de sable dépaysé comme la maman d'Amélie Poulain, de tout nettoyer, de tout ranger, de trier, de se réapproprier le moindre recoin de ses placards, de huiler les rouages de la nouvelle organisation qui s’annonce, de tout remettre à neuf.
« Siffler en travaillant » comme Blanche Neige au grand ménage d’automne de sa maison forestière entourée de marronniers, admirant dans le vernis sans poussière de son logis le reflet de sa perfection future.
« Siffler en travaillant » comme Blanche Neige au grand ménage d’automne de sa maison forestière entourée de marronniers, admirant dans le vernis sans poussière de son logis le reflet de sa perfection future.
Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 28 août 2009