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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 14:22

 

AffaireDreyfus-CarandAche.jpg

  13 février 1898 : L’Affaire Dreyfus par Caran d’Ache

Vignette 1 :  Surtout, ne parlons pas de l'Affaire Dreyfus.

Vignette 2 : Ils en ont parlé.

 

Lorsqu'éclate l'Affaire Dreyfus en 1898, les passions déchaînées entre Dreyfusards et Antidreyfusards sont d'une telle violence que le caricaturiste Caran d'Ache illustre le climat tendu avec ces deux vignettes où tout est dit. "Surtout, n'en parlons pas."

Force est de constater en effet que la société française, "patrie de la liberté", est très prompte à fabriquer des tabous. Etrange qu'au pays de Descartes et des Droits en tous genres, cette pratique qui relève de la pensée magique ait tant de succès. Car décréter tabou tel ou tel thème revient à croire que taire un problème suffit à le résoudre, et qu'en parler réveille le pouvoir occulte d'une dangereuse malédiction. Et c'est bien en effet de religion et d'idéologie qu'il s'agit. Ces chantres de la tolérance (les plus prompts à excommunier), ces apôtres autoproclamés de la bien-pensance et de la liberté d'expression (la leur exclusivement) ont pris le relais des bigots d'antan. Tartuffe a encore de beaux jours devant lui : "Cachez ce réel que l'on ne saurait voir".  Magnifiquement ouverts d’esprit, (mais seulement avec ceux qui pensent comme eux), ils bâillonnent le débat d'idées, assènent leurs certitudes ou éludent dès qu'ils sont mis face à leurs contradictions, entretenant la confusion avec une habileté superficielle mais suffisante pour embrouiller les sots. Croyant que le sarcasme et le second degré peuvent tenir lieu de réflexion politique, ils brandissent leur deuxième arme, l'anathème, quand la première ne suffit pas. Il est certes bien plus simple de frapper d'interdit un sujet que d'argumenter. A la moindre velléité de raisonnement dialectique, ils sortent leur album Panini de cartes de partis, et essaient de vous coller sur le dos une étiquette politique qui vous rendra fréquentable ou non. Mais on ne se laisse pas encarter si facilement. 

Hop, encore raté ! C'est ballot !

La bêtise, c'est simple comme un jeu de cartes.


Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 9 avril 2010

 

 

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 10:20
AlienorAquitaine.jpg

Le mariage avait eu lieu 15 ans plus tôt, unissant un couple royal adolescent : Louis VII (17 ans) épousait Aliénor (14 ans). La jeune héritière apportait en dot au roi de France l'immense Aquitaine. Mais l'austère et ascétique monarque, élevé pour devenir clerc, avait bien du mal à rendre heureuse sa subtile reine grandie à la cour de son duché natal, entourée des poètes et troubadours protégés par son mécène de père : "J'ai épousé un moine, non un roi!", se plaint-elle.
La discorde éclate lors de la 2ème croisade, à laquelle Aliénor accompagne son mari. A Antioche où ils séjournent, Aliénor plaide la cause de son oncle qui gouverne la ville et sollicite en vain l'aide du roi pour rétablir l'ordre. Elle est accusée d'adultère (incestueux qui plus est) avec son oncle. 
Le 21 mars 1152, à la demande du roi, le mariage est annulé par le pape qui invoque de lointaines clauses de consanguinité au 9ème degré. (Eminemment courant dans les familles régnantes, donc simple prétexte.) Funeste erreur !
La reine, à peine trente ans et fort courtisée, reprend sa dot et sa liberté, et s'en va épouser le futur et fringant jeune roi d'Angleterre, Henri II Plantagenêt, apportant au royaume d'Albion tout le Sud-Ouest de l'hexagone, et à ses futurs enfants, héritiers de la couronne anglaise, une ascendance qui leur donnera des raisons de prétendre au trône de France, tragiquement affaibli face à son rival. 
Ce sera l'une des causes majeures de la Guerre de Cent ans qui ravagera la France deux siècles plus tard (1337-1453).
Cent vingt années de villes assiégées et de récoltes saccagées, de famines et d'épidémies, de batailles et d'incendies, de pillages et de viols, parce qu'un royal époux ne sut pas se montrer assez galant avec sa femme bercée de poésie et d'amour courtois. 
On ne dira jamais assez combien ne pas savoir parler aux femmes peut coûter cher.

Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 19 mars 2010
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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 10:15

MarianneBuste.gif

"Certaines femmes sont plus égales que d'autres." Dans l'iceberg de la féminité, une petite part seulement a la tête hors de l'eau, quand le reste des continents la maintient encore noyée.
Ce que les femmes occidentales subissent (écarts de salaires, goujateries diverses,...) reste bien gentillet au regard de ce que des milliards d'entre elles souffrent encore, avant tout en Afrique.
Car ne nous y trompons pas. Contrairement à ce que voudraient nous faire croire les bougies ramollies qui ont remplacé le flambeau des Lumières dont quelques vacillantes étincelles gisent encore à terre : non, tout ne se vaut pas. 
Non, une culture qui excise et infibule ses femmes*, leur infligeant des tortures à vie, n'est pas digne de figurer au Panthéon de la civilisation ! Ne pas confondre culture et barbarie. Au Kenya, des femmes en furent réduites à fonder un village interdit aux hommes pour fuir les violences de leurs époux.
Pas plus qu'interdire à ses femmes de sentir sur leur peau la caresse de la lumière du jour n'est tolérable. Savent-ils, ceux qui cautionnent avec un sourire complaisant ces pratiques, que, dans la panoplie coutumière que cache la burqa, le mari a le droit de priver son épouse de nourriture si elle ne le satisfait pas pleinement sexuellement ? Croient-ils que ça existe, une burqa aux couleurs d'arc-en-ciel ? Que la diversité culturelle et le métissage, les imposeurs de linceul en rêvent ? Qu'ils accepteraient que leurs filles incarcérées sous le tissu se marient avec ceux qui ne se soumettent pas au joug de la Charia ?
L'esclavage a été aboli en France en 1848. Et l'on voudrait que, chassé par la porte, il revienne par la fenêtre, derrière les tchadors et les huis clos familiaux ? 
Il faut dire qu'une génération dont la révolte s'est construite au bruit des percussions et des slogans bien pensants mais mal pensés se laisse duper plus facilement que ceux qui ont bâti la leur autour de la solide colonne vertébrale des concepts et des livres. Hélas aussi, elle crie toujours assez fort pour que ceux qui ont les yeux ouverts gardent la bouche fermée.


*Environ 50 000 femmes excisées vivent en France, et encore trop de petites filles sont mutilées de même, soit sur place (plusieurs procès en témoignent), soit lors d'un voyage au pays.

Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 5 mars 2010 
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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 09:57
RegionsFromage.jpg

Région. De rex, regis : le roi, en latin.
Car une région, c'est avant tout la terre sur laquelle régnaient ducs ou comtes (duchés de Bretagne ou de Bourgogne, comtes de Champagne,...) La République révolutionnaire de 1789 ne s'y est pas trompée, en créant les départements dont le découpage quasi mathématique court-circuitait les vieilles provinces trop ancrées dans les traditions d'Ancien Régime. Pour doter les nouveaux morceaux de l’Hexagone d'un nom qui évitait soigneusement toute référence aux régions ignorées à dessein, on ne les désigna que par les fleuves et affluents qui les traversaient.
(Leur taille fut d'ailleurs calculée pour permettre de se rendre à la préfecture, depuis leur point le plus éloigné, en moins d'un jour à cheval. En outre, lorsque la ville principale du département tout neuf était aussi le siège d’un diocèse par trop symbolique, comme c’était le cas de Reims, bien sûr, ville du sacre des rois honnis, elle ne pouvait prétendre à accueillir le siège du représentant de l'Etat, et se voyait détrônée par une cité moins grande.) 
L'Etat jacobin invente les départements ; la décentralisation réintroduit les régions.
Ce n'est qu'au lendemain de la Première Guerre Mondiale que les régions réapparaissent timidement. Et ce fut un référendum sur la régionalisation qui fit chuter De Gaulle en 1969 : « Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 246 variétés de fromages ? »
Aujourd'hui, l'importance croissante des régions qui tendent à se substituer peu à peu aux départements pour éviter les ruineuses redondances administratives coïncide avec celle de l'Europe dont la législation se mêle de plus en plus étroitement aux lois nationales.
La France et ses départements ; l'Europe et ses régions. 

Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 26 février 2010
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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 15:35

Voici deux petits textes délocalisés qui vous proposent de découvrir le charme puissant d'un duo d'oeuvres :

- une photographe prodige, virtuose alliant acuité des angles et douceur du regard, dont le talent précoce vous sautera aux yeux (ici ou encore ).

ApollineLepetit-VisageBronze.jpg
 

- et un jardin de tissu  où éclosent de multicolores fleurs d'étoffe.

Bonne flânerie.

Une version courte de l'article a été publiée dans l'Hebdo du Vendredi du 2 avril 2010,
sous le titre : "Photographe prodige et virtuose de l'infime".
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 20:35
ManiereNoire-Watanabe-setendre.jpg
Les douces courbes en clair-obscur des gravures de Mikio Watanabé


Aujourd’hui s’ouvre l’exposition qui réunit à l’ancien Collège des Jésuites les œuvres de trois graveurs pratiquant la technique de la « manière noire », infiniment nuancée et minutieuse.

Ca commence comme une histoire drôle : une Américaine, une Belge et un Japonais. Mais ça continue avec la réunion de trois artistes partageant l’usage d’un même procédé : la « manière noire ». Un nom mystérieux qui rappelle L’Oeuvre au noir, ce roman de Marguerite Yourcenar contant les ténébreux travaux des alchimistes du Moyen Age à la recherche de la pierre philosophale, capable de changer le plomb en or. Ces chercheurs d’ombre là, c’est le cuivre qu’ils changent en encre. Des plaques de métal dont ils scarifient patiemment la surface trop lisse pour en arracher les creux qui imprimeront sur le papier les traits nets de figures en clair-obscur. De chaque sillon creusé par le berceau ou le brunissoir émergent des trouées de clarté qui sculptent la nuit. « Le graveur est un noctambule. »
Un art de la précision apparu au XVIIème siècle, dont le lent et minutieux travail fut peu à peu concurrencé par la photographie et la fulgurance de ses flashs. Pourtant, « de cette technique méticuleuse s’échappent toutes les libertés de création : de la figuration réaliste à l'extrême aux plus étonnantes fantasmagories », précise Catherine Stevenot, commissaire de l’exposition, et présidente de l’association Aquaforte qui promeut la pratique de cet art précieux en Champagne-Ardenne.
La gravure fait partie de ce qu’on nomme « l’art du multiple » puisqu’elle vise par essence à reproduire à l’identique un même motif. Identique trompeur néanmoins puisque l’effet obtenu varie grandement selon la quantité d’encre et la pression appliquées. 
Une seule technique, mais trois styles bien distincts : à l’Américaine  Judith Rothchild une plongée dans les méandres vertigineux de merveilles potagères ; à la Belge Christine Ravaux de curieuses variations pileuses sur chevelures et autres pelages exotiques. Et au Japonais Mikio Watanabé, les douces courbes de nus basculant au détour d’un détail insolite dans un étrange onirisme. 


Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 26 février 2010
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 20:24


lapin.jpg


On connaissait le coup du lapin. Voici le test du lapin. 
Car n’est-ce pas une ingénieuse façon de vérifier la placidité et le caractère conciliant d’un(e) éventuel(le) petit(e) ami(e) que de lui poser un lapin ? 
Si il (ou elle) se montre irascible au-delà du raisonnable et éclate d’une colère à la limite de l’hystérie au premier rendez-vous raté, l’affaire est entendue : la love-affair n’aura pas lieu. Courage, fuyons ! 
Si il (ou elle) se montre compréhensif(-ve), on peut affiner le profil du sujet en élaborant une échelle comparable à celle de Richter, mais pour les séismes du cœur ; le nombre de lapins atteint étant celui auquel le cobaye résiste sans se mettre à tout renverser sur son passage par ses tremblements de rage. Un peu comme les étoiles pour les skieurs. 
Sauf que là, on remplace le « sk » de « skieur » par « ch ». 

Un lapin : terrain glissant, sujet aux avalanches. A éviter.
Deux lapins : surface bosselée, moyennement stable. A aborder avec circonspection.
Trois lapins : piste de luxe, moelleuse sous le pied.

Au-delà, on atteint le grade honorifique du bouquetin, bête à cornes de haute montagne, qui conserve sa noblesse en toutes circonstances, gardant le pied sûr même au milieu des éboulis les plus escarpés : morceau de choix, première catégorie.
Il y a aussi des variantes : par exemple, un rendez-vous annulé quelques heures seulement auparavant s’appelle un lapereau. Un lapereau équivaut à un demi-lapin. 


Notez que si le lapereau épargne au délaissé le pénible temps de l’attente angoissée proprement dite, il lui inflige tout de même le châtiment de la préparation pour rien, ce qui, s’il s’agit d’une dame, peut valoir son pesant d’efforts : ravalement de façade, passage au papier de verre, polissages en tous genres, lessive et repassage express de la petite robe qu’on veut absolument porter, sans compter le bain annuel si c’est une cousine d’Abraracourcix…
A vot’bon cœur, m’sieur’dame. 

NB : entrent aussi dans la catégorie « Lapin » les messages sans réponses et autres tristes silences. En ce cas, on parle de lièvres. Un lièvre peut parfois donner la fièvre. C’est la fièvre caf’rdeuse.
Ex : « La petite a encore de la fièvre. Elle a essuyé un lièvre. » (Oublié de Bas’l’Sac, Splendeurs et Misères des Courtisanes. A moins que ce ne soit Illusions Perdues.)



Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 19 février 2010
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 20:14
SermentStrasbourg.jpg

Comme chacun sait, après avoir été couronné en l’an 800, Charlemagne meurt en 814 dans sa capitale d’Aix la Chapelle, après avoir unifié un immense empire comprenant la France, l’Allemagne et toute l’Europe transalpine.
Mais ses trois petits-fils se disputent ses lambeaux comme des chiffonniers. En 841, les deux cadets affrontent leur aîné : la bataille de Fontenoy-en-Puisaye est un carnage inouï qui laisse aux survivants un sentiment d’horreur tel qu’ils jeûnent pendant trois jours pour expier le sang versé avec une barbarie injustifiable, même à leurs yeux de soldats aguerris. Afin de mettre un terme à cette lutte fratricide, les deux vainqueurs décident, le 14 février 842, de prêter le serment de Strasbourg, pacte germano-francique de non agression : bilingue roman–tudesque (teuton, ou « deutsch » en VO), le serment est le premier texte écrit attesté dans la langue romane qui deviendra le français. L’année suivante, le traité de Verdun achèvera le partage de l’empire et découpera l’Europe pour des siècles de sombre féodalité agitée d’incessants conflits claniques : à Louis l’Allemagne, à Charles la France, à Lothaire la Lorraine (« Lothringen » en allemand) et l’axe Rhin-Rhône.
L’empire carolingien est mort ; le français écrit est né. Mais pour qu’il devienne la langue officielle du pays, celle des actes juridiques et administratifs, jusque là rédigés en latin, il faudra attendre l’édit de Villers-Cotterêts signé par François Ier en 1539.

A noter également que la Saint-Valentin de 1349 fut aux Juifs de Strasbourg ce que la Saint-Barthélemy de 1572 fut aux huguenots parisiens : un massacre où l’on brûla vifs ceux qu’on accusa d’empoisonner les puits au moment de la peste noire qui ravagea l’Europe entière. 

Le 14 février à Strasbourg, des langues naissent, des gens meurent.


Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 12 février 2010
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 20:11
PhilippeLeBel-Statue.jpg

Comme son nom l’indique, Philippe IV le Bel était beau*. 
Durant son mémorable règne de 29 ans, le valeureux monarque fut le premier roi de France à jeter les bases d'une administration centralisée, à créer un état organisé par un réel appareil législatif et non par les primitifs liens féodaux entre vassaux et suzerains.
Son grand-père Saint Louis avait le souci de la justice (qu’il rendait sous son chêne).
Le petit-fils ressuscite le droit romain et ajoute le règlement au sentiment.
Accessoirement, c’est aussi lui qui a dissout l’ordre des Templiers, ces moines soldats qui prospéraient depuis le début des Croisades, deux siècles auparavant. Au fil des huit pèlerinages guerriers (entrepris non seulement pour délivrer le divin Tombeau et rapporter le Graal, mais aussi pour réagir aux massacres de Chrétiens perpétrés en Terre Sainte), les Templiers bâtissent des relais fortifiés sur la route des Croisés, qui peuvent déposer leur argent au départ, et le retrouver à chaque étape contre un bon : à la tête d’un système bancaire élaboré, ils inventent donc le chèque. Mais riche et puissante, cette armée de banquiers inquiète le pouvoir royal, qui aimerait aussi mettre la main sur ses trésors. En 1307, tous les Templiers sont arrêtés, torturés, brûlés vifs, et leurs biens confisqués.
C’est sur le bûcher que le maître de l’ordre aurait proféré la malédiction qui affligea la descendance du roi.
En effet, Philippe IV fut le dernier grand souverain capétien en ligne directe, avant la funeste série (pas seulement télévisée) des Rois Maudits racontée par Maurice Druon, tous morts brutalement et très jeunes, voire bébés : sans descendance, la succession ira à la branche des Valois, dont le rameau le plus illustre sera, deux siècles plus tard, François Ier.

(*Voilà pour apaiser les éventuels inconditionnels fanatiques de Sa médiévale Majesté s’il en existe encore. On n’est jamais trop prudent.)


Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 5 février 2010
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 19:57

http://aiguebrun.adjaya.info/public/image/art-nature/toile-araignee-perles-rosee_5600.jpg


L’ancêtre d’Internet est né en 1969 (année numérique), au département de la défense américaine : le réseau de communication informatique représente donc d’abord un enjeu stratégique majeur. Devenu public en 1979, il fut alors utilisé par les universitaires. Généralisé aux entreprises, il sort des Etats-Unis en 1983, mais c’est en 1992 que les fournisseurs d’accès aux particuliers apparaissent et qu’il devient le www, le World Wide Web, « la toile vaste comme le monde » que l’on connaît aujourd’hui.

La semaine dernière, apparaît dans le principal navigateur utilisé dans le monde, Internet Explorer pour ne pas le nommer, développé par Microsoft une faille de sécurité telle que la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, intervient dans un discours qui froisse la susceptibilité de l’Empire du Milieu, pour lequel la libre circulation de l’information et de l’opinion n’est pas toujours la bienvenue.
Certes, l’immensité d’un tel espace de liberté n’est pas parfaitement compatible avec une sécurité absolue. Mais il n’est pas pour autant certain qu’une ignoble veuve noire baptisée Big Brother se tienne au milieu de la toile. Plus probablement peut-on redouter les incursions de moucherons pirates qui endommagent les mailles les plus fragiles du réseau : les scripts de banales pages des sites inoffensifs qui ne sont pas régulièrement entretenus, où les pirates peuvent tranquillement insérer des chevaux de Troie pour piller les données des ordinateurs personnels et prendre leur contrôle à distance. 
Mais comme dans la vraie vie, le meilleur moyen de ne pas attraper de Virus Internètement Transmissible consiste à ne pas avoir de comportement à risques et à ne pas fréquenter les sites infréquentables et agressifs où l’on nage en eaux troubles. 
Ne pas se mêler au côté obscur de la toile.


Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 29 janvier 2008



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Anne Paulerville

  • : La danse du sens
  • : Ce site est un book en ligne où sont archivés la plupart des deux cents articles publiés dans la presse depuis octobre 2008. La consultation par catégories facilite la lecture.
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Il paraît que le sens peut danser sur les mots


Ceci est un book en ligne. Y sont archivés la plupart des deux cents articles publiés dans la presse depuis octobre 2008, toujours au minimum une semaine après leur publication, afin d'y être consultés si besoin est.
La lecture par catégories facilite l'approche.

Nota bene
Ces textes furent rédigés pour une presse dite populaire : la prise en compte du lectorat limite donc l'usage des références culturelles et des figures stylistiques.



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