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Extrait du film : « Le Vent se lève » de Ken Loach
Le 28 mars 1800, l’acte d’union de l’Irlande à la Grande-Bretagne est voté par le parlement, créant ainsi le Royaume-Uni. Depuis cette date, protestants unionistes et catholiques indépendantistes ne cessent de multiplier les sujets de discorde.
Il fallut attendre la Première Guerre Mondiale pour que les Irlandais profitent de l’aide de l’Allemagne pour obtenir l’indépendance du sud du pays (Voir sur le sujet le très beau film de Ken Loach, « Le Vent se lève », sorti en 2006, ou "La Fille de Ryan" de David Lean, somptueux).
Mais ce mois-ci encore, les guerres de religion n’en finissent pas de se rejouer, et les affrontements demeurent toujours aussi violents en Ulster. Entre terrorisme et misère, il en faut peu pour que les rancoeurs se cristallisent de nouveau, et le film bouleversant de Jim Sheridan, « Au nom du Père », avec Daniel Day-Lewis, ou celui de Steeve McQueen, « Hunger » sorti l’an dernier, demeurent hélas encore d’actualité.
Il y a dix jours, le 17 mars, on fêtait pourtant joyeusement la Saint Patrick, que les Irlandais ont choisie pour célébrer leur fête nationale à grandes rasades de bières, de chants et de violons endiablés. Si cette tradition demeure, c’est que les Irlandais dispersés à travers le monde sont plus nombreux que ceux restés dans leur île, depuis qu’une effroyable famine en 1845-47 en tua un million et demi et en contraignit des millions d’autres à l’exil.
Tous éprouvent donc le besoin de manifester leur attachement par-delà l’éloignement.
Il faut dire que cette île perdue à l’extrémité de l’Europe est aussi belle que rebelle, aussi verte que rocailleuse, aussi rugueuse que musicale.
Le sympathique Cromwell disait d’ailleurs à propos du Burren, une contrée rocheuse et pelée de l’ouest du pays : « Ici, il n’y a pas assez d’eau pour noyer un homme, pas assez de bois pour le pendre, et pas assez de terre pour l’enterrer. »
Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 27 mars 2009