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D’abord, c’est le solstice d’été, le jour le plus long de l’année, quand le soleil (sol) semble s’arrêter (sistere, en latin). Et forcément, nous autres humains en mal d’absolu, ne pouvons pas laisser passer le moindre superlatif sans le célébrer par des pierres alignées ou des danses endiablées.
Mais si la date scientifique est le 21, elle fut symboliquement fixée au 24 juin, où l’on allume les Feux de la Saint Jean, tradition qui perdure aujourd’hui encore çà et là. (Date symétrique de la nuit la plus longue, au solstice d’hiver, le 21 décembre, lui aussi décalé au 24, renaissance de la lumière qui coïncide pour les chrétiens avec celle du sauveur.)
Et comme partout en Europe, les fêtes païennes furent peu à peu associées au cours du Moyen Age aux fêtes religieuses. Ainsi, dans bien des campagnes, le culte des saints catholiques a-t-il remplacé celui des divinités locales et peut-il être considéré comme un polythéisme christianisé qui perdure.
Mais depuis 1982 et l’ère Jack Lang de la culture, le 21 juin, c’est surtout la fête de la musique, joyeux moment de déambulations nocturnes. Revers de la médaille : l’état des rues après beuveries, comme s’il fallait absolument salir pour que la fête soit complète, et les fines mélodies classiques ou traditionnelles de quelques violons égarés qui ont parfois bien du mal à se faire entendre, étouffées qu’elles sont par les sourdes basses des amplis pas toujours très soucieux du respect de la diversité musicale. Mais il suffit de répartir les espaces selon les décibels, pour que toutes les oreilles puissent vibrer selon leurs goûts.
Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 19 juin 2009