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Un ballon de baudruche : ça se dégonfle et ça pollue
Festival, comme bal, carnaval, cérémonial ou récital, ne se laisse pas impressionner par les règles de grammaire et fait son pluriel en « -als », n’en déplaise aux originaux asociaux qui les boudent. Ainsi y a-t-il des festivals, beaucoup de festivals. Trop de festivals ?
Parfois banals, ils se repaissent comme des chacals du vide intérieur qui prolifère sur le trop plein de notre hyperconsommation. Pour mettre en lumière un art injustement oublié, et célébrer le talent à sa juste valeur, soit ! Mais trop d’impôt tue l’impôt, et trop de festivals tue le festival. On finit par ne plus savoir où donner de la fête.
Ainsi a-t-on pu déplorer à Reims l’échec relatif du festival « Croix Rouge s’affiche », fin mai dernier. Lassitude du public (on ne peut pas non plus passer son temps à taper des mains dans les rues !) et chevauchement de plusieurs festivités (rien que pour la période : Orgeval en fête, La Corrida d’Orgeval, Brut de Scène, la Reims Académie, Et moi et toi !).
Est-ce bien raisonnable ? « Du pain et des jeux » pour abrutir le peuple, et surtout, qu’il oublie de penser à la crise, de construire des solutions, et d’exercer son esprit critique !
Quand on sait combien coûtent en subventions publiques de telles manifestations, et que par ailleurs tant de chefs d’œuvres architecturaux multiséculaires tombent en ruines... Inutile de se lamenter qu’il n’y ait plus assez d’argent pour les préserver, alors même que nous avons le devoir fondamental de les transmettre aux générations futures, exactement au même titre qu’une planète respirable.
Pourquoi ne pas réfléchir à ce que serait une « culture durable », sur le modèle du développement durable ?
Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 19 juin 2009